Textes



Merci à toi, qui te reconnaîtra, pour ce si beau cadeau qui fait vivre et vibrer mes peintures...


L'Envol


Quand le Cygne chante, quand il ne restera bientôt plus de toi que la boucle de ta ceinture, quand il n’y aura plus ce ventre que tu voulais tellement plat, que tu aurais voulu plat même pour enfanter, c’est que tu as enfin pris ton envol. Tu es une jeune fille au bord de la rivière et tu regardes flotter des cubes dans l’espace qui n’est plus que lumière. D’ailleurs, ce n’est pas de l’eau. Juste les reflets de l’eau. Et ce ne sont pas ces fulgurances. Ce sont celles de mon âme peintes pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous regarderez cela en mémoire de moi.

GC


White view



Il y a des cimes du froid des cornes de brumes
Il y a l’incendie de l’aube les arbres qui flamboient
Il y a un chemin de lumière qui grimpe jusqu’au ciel
Et puis fatalement il y a moi
Moi qu'on ne voit jamais
Quand je serai morte je resterai un certain temps celle qui a peint ça
C’est ton arrière-grand-mère
Elle s'appelait Virginie
C’est joli
Tu vois quoi
Quatre mottes de limon prises au zoom en noir et blanc en contre-jour contre-plongeant
Bien observé Kevin
Il ira loin ce petit


G.C.


Anywhere the wind blows


Anywhere the wind blows, Anywhere the sea breaks
Anywhere the earth quakes, Let this world explode
Take me to a new place, with nothing in my suitcase
I'll Go, Anywhere the wind blows...
 
Ca y est
Je suis passée de l’autre côté
Ca fait fort mal d’ailleurs
La lune aussi a fait le mur
Il y a ce vieil homme qui m’attend inquiet bras ballants et penché en avant
Je n’aurais jamais cru que quelqu’un m’attendrait là-bas
Surtout pas un vieil homme
J’étais tellement jolie tellement prête pour le bal tellement peu pour l’enterrement
Tellement sûre que rien ne m’arriverait jamais
Mais il y a bel et bien cette fenêtre
Il y a mes yeux rouges mes poumons brûlés ma peau que j’entends crépiter
Trop de flammes pour avancer
Trop de douleur pour penser
Trop de fumée
Je me glisse dans ces volutes accrochée à un ballon
Tu me vois oui ou non ?
Juste au milieu de la toile près de ma boîte d’aquarelles
Il manquait toujours du rouge et du bleu
Ce qui fait qu’à à la fin je ne savais plus peindre
C'est compliqué d'être un enfant

Anywhere the wind blows, Anywhere the sea breaks
Anywhere the earth quakes, Let this world explode
Take me to a new place, with nothing in my suitcase
I'll Go, Anywhere the wind blows...


G.C.


Unintended Love



J’aimerais tant que tout arrive sans que je doive rien faire.
Toute occupée a recoller les pots cassés de ma vie
Je traîne en chemin pour me rejoindre
En équilibre instable sur des épaves de rêves
Il me reste si peu de forces pour me construire pour t’imaginer
Tellement peu de toile pour te peindre ou pour me rebeller
Et puis il y a ce mur infatigable droit comme une lame qui tombe
Si tu voulais bien devenir un peu ma muse
Si ton visage se couvrait de chair de larmes de peau
Tu deviendrais mon choix involontaire de vivre ma vie jusqu’au bout
Celui que j’aimerais toujours
Celui qui sourit sous le feu de mes questions les plus indiscrètes
Celui qui vient et que je n’attendais pas
Celui par qui tout arrivera sans que je doive rien faire.




G.C.


Entre ciel et terre



Désormais je ne signe plus
Je me montre
Je m’idéogramme
Je suis la victoire
Je suis une canne à pêche
Je suis ma lune adorée
Ma parabole tendue vers les moindres chuchotements de l’Esprit
Ma croix pour y mourir
Mes ciseaux pour découper des formes

Si tu signes à gauche dans un monde qui lit de gauche à droite, si tu peins soudain une toile gavée de verticales, ceux qui observent vraiment savent qu’en réalité tu as placé ta signature en haut à gauche, que c’est la première et seule chose qu’il faille lire cette fois.

Le reste, ce ne sont que des couleurs entre ciel et terre.
Le reste ce ne sont que mes restes.
Du sang, de l’eau, du feu, du ciel, une tête de cheval, un couperet de guillotine.
Une lune de foie de veau, un soleil d’eau, un chat blanc, un bout de scène depuis les coulisses.

  - C’est fou tout ce qu’on invente pour ne pas oser encore tout à fait être soi,
n’est-ce pas Madame Dupont.

- A qui le dites-vous !

 
G.C.

 

Blue soul



Regarde
L’eau intense du scorpion
C’est mon âme
Mon fœtus sous la lune magique
Epinglé comme un insecte de collection
Le front posé sur cette descente rectiligne en moi-même
Si je pique assez longtemps du nez si j’assume mon vertige je deviendrai un prénom qui s’envole puis se cogne la tête au mur
Je jure à tous ceux que j’ai été que j’irai de l’autre côté
Je ne serai plus moi mais celle que je veux être
C’est ma première vie de femme et je me sens un peu perdue vous savez
Dans une autre vie j’ai été italien
J’aimais tellement ce chant des mots, cette cuisine ces palais dans la brume ces colonnes de temples antiques éparses sur le sol ces soupirs sur les ponts cette eau croupie qui empeste ces gondoles qui dégoulinent de pluie
De larmes
L’eau intense du scorpion
C’est mon âme
Regarde

 
G.C.



 
L'observateur


Le Rouge et le Noir. La Black et le White. Le sang et l’eau. C’est la toile qui flambe, mon pauvre cœur ... Ne vois-tu pas les flammes qui mordent le tissu, puis les acryliques, leurs pigments, mon âme ? J’aurais tellement voulu être ta femme de l’année cette année. Ou tu que tu sois l’homme de ma vie deux ou trois soirs de suite. Mais rien n’est venu interrompre ma routine, ta fuite en avant. Je ne demandais pas beaucoup pourtant. Juste oublier tout ce passé qui s’entassait, qui s’enlisait. Après l’incendie de Rome, les cris de Giordano Bruno, le napalm sur l’Indochine, l’atome sur Hiroshima, on n’ose plus trop exiger de la vie, n’est-ce pas, Madame ? Certains soirs, ivres de mots et de morts, tu cherches un regard derrière ce lac de sang. Des yeux amicaux et perçants. Patients. Quelqu’un qui te regarde vraiment. Traces pourpres. Cendres de buis. Rappelle-toi que tu es poussière. Mon pauvre cœur.

          GC